lundi, octobre 14, 2024

Le triomphe de Venise et ses péripéties

La République de Venise règne sur l’Adriatique et les côtes dalmates ( Split, Zadar, etc.. ), et commerce d’égal à égal avec l’Orient et ouvre des comptoirs sur le pourtour méditerranéen. Pourtant de nouveaux défis plus difficiles vont faire trembler la jeune République de Venise.

L’incontournable République de Venise

Venise : de la force tranquille à la guerre

La Sérenessima Repubblica échange ses appuis financiers militaires contre des avantages commerciaux qu’elle sait faire fructifier comme nul autre. La première croisade de 1095 ouvrit une lutte d’influence entre toutes les puissance méditerranéennes catholiques, et Venise n’y participa qu’à minima pour ne pas froisser ses alliés byzantins, se cantonnant à sa stratégie commerciale. Mais la République s’aperçut vite que les croisades n’étaient pas que la conquête des lieux saints, mais aussi une obligation diplomatique dans ses tractations commerciales avec le Saint-Empire occidental, son principal client. Ainsi les croisades éclairèrent d’un coup de projecteur violent la position de Venise, passerelle commerciale entre l’Orient et l’occident, et rendirent cette position inconfortable.

Le Doge décida donc de doter la cité d’un outil pouvant répondre à la demande militaire de construction de navires pour les croisades ( notamment ) à travers l’Arsenal du Castello, le plus grand site industriel de l’époque.

A la même période, l’empereur du Saint Empire Frédéric I Barberousse tenta de conquérir tout le Nord de l’Italie divisé en cité, et provoqua spontanément, à sa grande surprise, leur union de circonstances. Il fut battu et Venise en retira une amélioration de son influence qui se matérialisa par la signature en 1177 de la paix à Venise en présence de l’empereur Frédéric I Barberousse, du pape Alexandre III et du Doge Sebastiano Ziani.

Venise n’eut plus de menaces véritables et put se consacrer plus sereinement au développement des échanges avec l’Orient et à la diplomatie avec le Pape, ce qui l’entraîna à participer activement aux croisades.

La participation à la quatrième croisade

Le Pape Innocent III lança en 1198 un appel pour une quatrième croisade et Venise monnaya la fourniture d’une flotte de plus de 300 navires pour une somme colossale qui devait être payée par les alliés du Pape. Le 8 octobre 1202 l’armada partit de Venise sans que Venise ne soit payée car les alliés ne le pouvaient pas. Le Doge Enrico Dandolo troqua le paiement contre la reprise de Zara ( Zadar en Croatie ) et la prise de Constantinople pour remettre sur le trône un frère revanchard de l’actuel empereur de Constantinople.

Les habitants de Constantinople n’acceptèrent pas ce coup d’état et les croisés mirent à sac la capitale de l’Orient, pillant tout ce qui pouvait être pillé, notamment les célèbres chevaux de bronze dressés sur le balcon de la basilique Saint Marc.

Les ennemis s’allient

Venise domine maintenant aussi Constantinople et approvisionne l’Europe entière sans intermédiaires depuis des contrées lointaines comme la Chine.

L’ancienne dynastie de Constantinople et les autres cités rivales notamment Gênes s’allient contre cet impérialisme. Avec la complicité des Génois, l’ancienne dynastie de Constantinople reprend la ville aux Vénitiens en 1261, et affrontèrent le 7 septembre 1298 la flotte vénitienne à Korčula (ville de naissance de Marco Polo et en Croatie aujourd’hui ),détruisirent la flotte de Venise à 70% et capturèrent Marco polo ( libéré en 1299 contre une forte rançon).

Venise perds une partie de ses territoires et des ses privilèges commerciaux stratégiques et commencent à s’affaiblir.

Après une trève ( 1270-1290) la lutte reprend avec Gênes, puis une nouvelle paix est signée en 1299 après la défaite navale de Venise à Curzola en 1298.

Une querelle avec les états pontificaux, une révolte sur territoire vénitien en 1310, la peste noire en 1348 qui provoque une crise économique, font que Venise n’est plus capable de maintenir intègre ses possessions et abandonne la Dalmatie au roi de Hongrie Louis I, allié de Gênes.

En 1379 la flotte gênoise pénètre dans la lagune et s’empare de la Chioggia mais est repoussée in-extrémis. Les deux cités signent finalement un traité de paix en 1381 à Turin.

Puis Venise évita tout combat naval se préoccupant plus d’assurer ses arrières en menant une campagne d’extension sur la terre ferme qui leur rapporta en 1404 Padoue, Vicence, Vérone, Brescia, et signent la paux de Lodi avec le Duc de Milan.

La République de Venise allait des îles grecques à Bergame en passant par la Dalmatie.

La chute de Constantinople, prise les turcs ottomans en 1453 marque l’apogée de la puissance vénitienne qui à partir de là du lutter contre l’empire ottoman et les alliances en Europe comme la ligue de Cambrai.

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